• Les noces meurtries de Sandra BANIERE

    Edition: Presses de la Cité

    Nombre de pages: 320 pages

    Résumé: En apparence, Hélène Lemaire affiche la réussite de celle qui a su tout concilier : un mariage au long cours, une vaste exploitation viticole en Champagne, deux ados épanouis. Dans l'intimité, c'est une femme brisée dans son coeur et sa chair. La séparation devient bientôt sa seule voie de secours. Quel qu'en soit le prix : la solitude, les manigances de l'ex-mari, l'abîme qui se creuse entre son fils et elle... A bientôt quarante ans, la perspective de recommencer à zéro n'effraie pas Hélène. Au bout du tunnel, la possibilité d'une autre vie ? Comme en écho au retour à la liberté de sa mère, Gaby livre son expérience d'adolescente en devenir et de témoin lucide de la dissolution d'un couple.

    Portraits croisés tout en sensibilité d'une mère et de sa fille.

    Les noces meurtries de Sandra BANIERE

    Mon avis: Hélène est une fille sérieuse qui a grandi dans un esprit de famille simple. Le jour où elle se marie, elle pense que le plus beau jour de sa vie est arrivé. Douce et calme, elle apprend la vie de femme mariée. Mais malheureusement, rien ne se révèle tout à fait normal.

    Son mari, dur et autoritaire, lui impose toutes sortes de choses, la menant lentement à l'épuisement total. Jusqu'à ce qu'elle décide que cela suffit, et qu'il est temps de mettre un terme à tout cela. Ce qui évidemment ne se fait pas en un jour.

    Entre temps, deux enfants leur sont nés. Et il faut qu'ils apprennent, eux aussi, à gérer tout cela.

    A travers ce roman, j'ai eu l'impression de lire une autobiographie. L'auteur est précis dans ses détails, dans ses explications. Sandra Banière relate cette relation, ce mariage, de façon objective mais en même temps douloureuse, comme si c'est elle qui l'avait vécu. Je n'ai pu m'empêcher de me demander si elle n'avait pas d'autres traits de visage sur sa propre histoire.

    On ne peut, bien sûr, pas s'empêcher d'éprouver de la compassion pour Hélène. Et bien entendu, on a qu'une envie: qu'elle refasse sa vie, et qu'elle soit enfin heureuse.

    Au-delà de toute cette approche positive, je n'ai pu m'empêcher de me dire que s'il s'agissait uniquement d'un roman, sans base véridique, il était finalement bien morne. Il s'agirait dans ce cas, tout au plus, d'un "banal" fait divers, comme on en voit mille. Parce que, bien sûr, Hélène prend les choses en main. Bien sûr, elle se débat pour obtenir sa liberté. Bien sûr, elle est écrasée psychologiquement. Mais .... j'ai presque eu envie de pousser un soupir de soulagement quand j'ai terminé le livre. J'avais un peu une impression de voyeurisme, mélangé à de l'ennui.

    Je ne suis pas du tout convaincue par ma lecture, et comme vous avez pu le comprendre, j'en garde une impression très mitigée.

    Points attribués: 6/10

    Je remercie l'édition Presses de la Cité pour cette lecture particulière.

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  • Poldark tomes 1 et 2 de Winston Graham

    Edition: Archipel

    Nombre de pages: 320 pages

    Résumé: 1783. Après avoir pris part à la Guerre d’Indépendance, le jeune et fougueux Ross Poldark quitte l’armée britannique et l’Amérique pour retrouver les siens.C’est un homme blessé qui rejoint ses falaises de Cornouailles. Là, il trouve le domaine familial en déshérence : son père vient de mourir et Elizabeth, sa fiancée, a rompu sa promesse pour en épouser un autre…Se repliant sur lui-même, il décide de relancer le domaine. Agriculture, élevage, prospection minière, il se bat sur tous les fronts. Et se lie même avec ses fermiers et ouvriers – quitte à se brouiller avec ses proches et l’aristocratie locale.Un jour, lors d’une foire aux bestiaux, il prend la défense d’une fillette de treize ans, Demelza, qu’il ramène chez lui et engage à son service comme domestique.Les années passent, Demelza s’épanouit. Et ce qui devait arriver… Quitte à choquer une fois de plus les bien-pensants, Ross n’écoutera que son cœur.

    Poldark tomes 1 et 2 de Winston Graham

    Edition: Archipel

    Nombre de pages: 302 pages

    Résumé: 1790. Sept ans après avoir regagné son Angleterre natale, Ross Poldark est parvenu à sauver le domaine familial en déshérence et à relancer l’activité minière. Mais des menaces planent en ce mois de septembre. Une famille de banquiers, les Warleggan, tente de prendre le contrôle de ses affaires, pourtant peu florissantes. Et Ross suspecte son cousin Francis d’être de leur côté pour assouvir sa vengeance.

    Ross est dans le même temps accusé d’avoir pillé deux navires qui se sont échoués non loin de chez lui. S’il est reconnu coupable, il risque la mort... Demelza, qu’il avait recueillie puis épousée, se bat pour le défendre. Mais leur amour résistera-t-il à la tempête ?

    Poldark tomes 1 et 2 de Winston Graham

    Mon avis: Ross Poldark revient de la guerre, dans sa Cornouaille natale. Il pense y retrouver son père, son domaine et sa promise. Mais à l'arrivée, il doit très vite déchanter. Son père est décédé, le domaine est à l'abandon et la jeune fille qu'il aime est fiancée à son cousin!

    S'armant de volonté et de courage, il décide de reprendre le domaine familial et la mine dont il a hérité. 

    Rivalité, amour, et fraternité croiseront son chemin...

    Je ne vous l'apprends plus, j'adore les sagas familiales. Celles qui se prolongent, qui déploient leurs branches sur plusieurs générations.

    Poldark peut s'installer parmi ces belles séries. Drames en tout genres, inquiétudes, rencontres, amours, mariages, naissances, disputes, décès, bonne et mauvaise fortune... J'y ai trouvé tout ce qui composent en général ces longues histoires. Tout ce que l'on aime donc.

    Le caractère de Ross Poldark est assez entier, emporté même. Il ne recule devant aucun obstacle, reste honnête au-delà de toutes limites, et ne transige jamais. Un homme fort et fier finalement. Francis Poldark, son cousin, est d'une autre trempe. Effacé, jaloux et plus frileux à l'aventure, il apporte au récit un tout autre point de vue. Quant à Georges Warleggan, homme de la bonne société, il intrigue, floue, et cherche toujours à arriver à ses fins, ne s'occupant jamais des dommages collatéraux.

    Du côté des femmes, il y a également cette belle opposition. Elisabeth Poldark, ancien amour de Ross, mariée à son cousin, elle est l'image même de la bonne société. Pas un mot plus haut que l'autre, les bonnes manières et la bienséance font d'elle l'épouse parfaite. De son côté, Demelza, jeune fille livrée à elle-même, finit par découvrir les usages de la noblesse, et doit apprendre à en faire son lot. Décidée, aimante, volontaire et ayant de la suite dans les erreurs, elle est le personnage féminin le plus piquant du roman. Il reste bien sûr Verity, jeune soeur de Francis, douce et dévouée, vivant son propre drame.

    Les personnages sont bien dessinés, apportant au récit, chacun leur tour, des images changeantes selon l'instant.  Car des rebondissements, il y en a! Entre la ruine, la fortune, le chantage, et les passions qui les bouleversent, les uns et les autres, il y a de quoi se mettre sous la dent.

    J'avoue être juste un peu déçue par le manque de transition. Il peut se passer plusieurs mois entre deux événements, sans qu'on apprenne sur cette durée. L'auteur a préféré les passer sous silence. Je trouve parfois cela un peu raide. Et c'est dommage.

    J'ai lu ces deux tomes aussi rapidement l'un que l'autre, je dois dire. Je me suis laissée mener, en passant avec eux du fond de la mine au bleu de l'océan, jusqu'au fond des verres de porto. Il me semble avoir lu qu'il va y avoir d'autres tomes (ce que j'espère d'ailleurs!! Ce serait dommage de s'arrêter en si bon chemin)

    Pour le petit plus, il existe également l'adaptation télévisée, sous forme de série. Vous pouvez la trouver sur Netflix. J'ai tenté l'expérience et je dois dire qu'elle est très fidèle à l'écrit.


    Poldark (2015)
    Poldark (2015) - saison 1 Bande-annonce VO

    Points attribués: 8/10

    Je remercie l'édition Archipel pour cette lecture anglaise.

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  • No home de Yaa GYASI

    Edition: Calmann-Levy

    Nombre de pages: 450 pages

    Résumé: Maama, esclave Ashanti, s’enfuit de la maison de ses maîtres Fantis durant un incendie, laissant derrière elle son bébé, Effia. Plus tard, elle épouse un Ashanti, et donne naissance à une autre fille, Esi. Ainsi commence l’histoire de ces deux demi-sœurs, Effia et Esi, nées dans deux villages du Ghana à l’époque du commerce triangulaire au XVIIIe siècle. Effia épouse un Anglais et mène une existence confortable dans le fort de Cape Coast, sans savoir que Esi, qu’elle n’a jamais connue, est emprisonnée dans les cachots du fort, vendue avec des centaines d’autres victimes d’un commerce d’esclaves florissant avant d’être expédiée en Amérique où ses enfants et petits-enfants seront eux aussi esclaves. Grâce à un collier transmis de génération en génération, l’histoire se tisse d’un chapitre à l’autre : un fil suit les descendants d’Effia au Ghana à travers les siècles, l’autre suit Esi et ses enfants en Amérique.

    No home de Yaa GYASI

    Mon avis: Effia est rejetée par sa mère, mais aimée par son père. Mais dans sa tribu, les choses ont un ordre simple. Il faut qu'elle soit devenue femme pour que l'on puisse la marier.

    Sa mère fera en sorte de la faire épouser un anglais, du fort proche de leur village. Loin de sa famille et de ses amis, Effia va devoir se créer sa propre histoire...

    Esi, fille aimée et adorée, dans un autre village, se retrouve, du jour au lendemain, emmenée en esclavage. Malmenée et malheureuse, elle n'aura d'autres choix que de se plier aux volontés des anglais, et de rester en vie, comme elle pourra.

    Ces deux destins croisés engendrent une descendance. Et ces deux généalogies vont se croiser, s'éloigner ou se retrouver au fil des pages, au fil des générations.

    J'ai ouvert ce livre sans avoir lu au préalable aucun avis de la blogosphère. J'aime faire ce genre de choses, pour ne pas être influencée dans ma vision des choses. Je ne savais donc pas du tout à quoi m'attendre.

    Effia et Esi m'ont très vite emportée à leur suite. Et puis leurs enfants, leurs petits-enfants, puis leurs arrières petits-enfants...

    A chaque génération, un fait nouveau, l'auteur recrée le chemin parcouru entre deux générations, et on ne peut que s'émerveiller de sa façon de présenter l'univers de chaque personne. Car il faut que, étant donné que nous passons par plusieurs générations, il y a peu de place pour chacun. Et pourtant! Pourtant, Yaa Gyasi a réussi à donner corps et vie à chacun des personnages. C'est impressionnant!

    J'ai littéralement dévoré ce roman. J'avais beaucoup de mal à le refermer le soir, ou le midi. Chaque fois, je voulais apprendre ce qu'était devenu untel ou unetelle. C'était un livre totalement addictif. Car même si le livre était refermé, mes pensées continuaient d'y retourner. 

    L'auteur a aussi retracé l'Histoire avec un grand H avec ce tableau géant. Car au fil des années qui s'écoulaient, les mentalités évoluaient, et les esclaves déportés voyaient les choses changer peu à peu.

    J'ai un très gros coup de coeur pour ce livre. Je l'ai vraiment aimé, de la première à la dernière ligne. Il restera longtemps dans les livres que j'encouragerai à lire, je pense.

    Points attribués: 10/10

    Je remercie l'édition Calmann-Levy pour cette lecture bouleversante!

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  • L'île des bienheureux de Vea KAISER

    Edition: Presses de la Cité

    Nombre de pages: 454 pages

    Résumé: De la Grèce à l'Autriche, en passant par les États-Unis, des années cinquante à nos jours : la tragique quête du bonheur d'une famille grecque et les catastrophes qui en résultent... 

    Tout commence dans un petit village divisé par la guerre, à la frontière gréco-albanaise. Yaya Maria, grand-mère et entremetteuse patentée, décide de marier sa petite-fille, Eleni, avec son cousin, Lefti, pour assurer la pérennité de sa famille. Mais ces derniers ne souhaitent qu'une chose : la première, faire sa propre révolution, le second, qu'on le laisse tranquille. Cependant, parce qu'elle a eu la mauvaise idée d'insulter le chef de la police locale, Eleni se trouve face à deux options : épouser Lefti et rentrer dans le droit chemin ou séjourner en prison pour une période indéterminée. Si les deux cousins sentent que Yaya Maria s'est trompée dans ses prédictions, ils ignorent en revanche que leur famille sera ainsi condamnée au malheur pour plusieurs générations.

    L'île des bienheureux de Vea KAISER

    Mon avis: Yaya Maria est une albanaise qui a un caractère fort, et qui mène son petit monde à la baguette. Bien qu'âgée, elle a un regard sur tout, et bien sûr, sur sa descendance.

    C'est ainsi qu'elle décide que deux de ses petits enfants se marieront ensemble plus tard, et ce n'est pas la peine d'en discuter. Si Lefti, sage et raisonnable, en prend son parti et fait en sorte de toujours veiller sur sa cousine, Eleni est d'une autre trempe. Bien décidée à mener sa vie comme elle l'entend, loin de ce petit village reculé de tout, Eleni ne recule devant rien pour arriver à ses fins, y compris se marier avec quelqu'un qu'elle n'aime pas...

    Sur plusieurs générations, cette histoire se déroule, fait des noeuds et les dénoue avec un charme et un humour piquant.

    J'ai adoré Yaya Maria. Cette matriarche typique, qui veut marier et nourrir tout ceux qui sont en âge de le faire et qui l'entoure. De tout le livre, c'est le personnage que j'ai vraiment préféré!

    J'aime énormément les sagas familiales. Qu'elles se passent dans un petit village ou que l'on traverse les continents, ça me plait toujours autant. Cette fois, j'ai eu les deux à la fois. Voyage et tradition, éloignement et retrouvailles, tout y est.

    L'humour qui parsème le livre est, pour moi, un élément absolument incontournable. Le roman n'aurait pas été le même sans les petites piques que l'un ou l'autre personnage lance. 

    Au final, j'aurai découvert 5 générations, certaines plus que d'autres. Mais jamais je ne me suis lassée, ennuyée ou eu envie de refermer le livre. Au contraire!! L'énergie d'Eleni et la douceur de Lefti m'ont transporté tout au long du roman. Bien qu'il soit épais, et qu'il puisse rebuter, je vous assure que c'est un joli voyage à découvrir!

    Points attribués: 8/10

    Je remercie l'édition Presses de la Cité pour cette lecture qui fait voyager.

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  • Les soeurs Ferrandon de Gérard GLATT

    Edition: Presses de la Cité

    Nombre de pages: 360 pages

    Résumé: Près de vingt ans de la vie de Marguerite et Renée Ferrandon. Le souvenir de la tragédie familiale a lié à jamais, dans le silence, la douleur et l'incompréhension, les deux soeurs que pourtant tout oppose. Une suite indépendante de Retour à Belle Etoile. 

    Elles ont grandi dans la beauté sereine du domaine Ferrandon, entre landes et prairies, non loin des monts du Forez. A dix ans déjà, Marguerite assurait les tâches ingrates de la ferme familiale quand Renée préférait rester dans le giron de sa grand-mère. Avec sa nature autoritaire, l'aînée reprend, de droit, l'exploitation du domaine ; la cadette suivra son mari et mènera une toute autre vie à Paris.

    Elles n'ont rien en commun, les soeurs Ferrandon, si ce n'est le souvenir, depuis ce jour de 1953, du petit frère Paulin sur les berges de la Dore. Une cruelle absence. Un trop lourd secret ? 

    Un secret gardé par Jean Chassaigne, l'homme qui vit dans le coeur des deux soeurs...

    Les soeurs Ferrandon de Gérard GLATT

    Mon avis: Marguerite et Renée ont grandi, et chacune a ses propres aspirations.

    En effet, Marguerite ne jure que par le domaine familial, et estime être le chef sur ses terres.

    Renée, plus effacée, plus douce, fait des études, et espère épouser Jean, son amoureux depuis toujours.

    La vie n'est pas facile, ni pour l'une, ni pour l'autre. Car si l'une doit composer avec sa jalousie, l'autre doit apprendre à son amour à composer avec son handicap.

    L'une et l'autre ont leurs joies, et leurs peines, et leur entourage commun a parfois bien du mal à concilier les deux caractères....

    Ce roman fait suite à un livre que j'avais lu l'année dernière.

    Les soeurs Ferrandon de Gérard GLATT

     

    (Cliquez sur la photo si vous voulez lire mon avis)

    Un drame avait séparé à l'époque les deux soeurs, du fait de leurs réactions contraires. Pour Renée, blessée, Marguerite est trop rude, trop dure, trop jalouse.  Elle ne tolère rien ou presque. Elle est l'aînée, et à ce titre, pense que tout lui appartient.

    Renée, marquée par la perte de son jeune frère, ne rêve que de douceur. Jean est son idéal. Ce voisin, issu d'une famille aisée, est celui qui fait battre son coeur, et auquel elle pense jour et nuit.

    J'ai aimé ce second tome autant que le premier. Il est aussi doux et tendre, fait de petits riens et de grands moments. Il dessine un portrait réaliste pour chacun des personnages. Et les nouveaux protagonistes qui apparaissent dans ce nouvel opus ajoutent à l'harmonie du roman. 

    La saga familiale se fait sur trois générations. Mais de façon plutôt succincte. Les années passent entre deux événements, et je reste un peu sur ma faim du quotidien de chaque famille. J'aurais vraiment voulu en lire plus, en voir plus.

    Malgré tout, ça reste un livre vraiment sympathique à lire.

    Points attribués: 7/10

    Je remercie l'édition Presses de la Cité Terres de France pour cette lecture tendre.

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