De ses jeux de séduction sulfureux à la mélancolie de son cœur solitaire, ce prodigieux chausseur pour dames nous entraîne dans le souffle de la guerre autant que dans le tourbillon de son génie créatif.
Mon avis : Germain n’a pas terminé son récit. Après avoir raconté comment il a réussi à intégrer le monde de la chaussure, s’y faisant un nom, le voilà pris en pleine Seconde Guerre Mondiale.<o:p></o:p>
Germain est obligé de travailler dans l’usine qui l’emploie, mais pour les allemands cette fois, et uniquement pour des chaussures d’homme. Ce qu’il déteste faire. Mais pour sauver sa vie, il s’exécute. <o:p></o:p>
Les choses se compliquent lorsqu’il comprend que ses amis juifs ont été raflés pour être déportés en camp de concentration, ne laissant derrière eux que la jeune Hannah.<o:p></o:p>
Germain prend celle-ci sous son aile, même s’il sait que c’est dangereux, en lui donnant un autre nom et un lien de famille. Mais la jeune fille, endurcie par la perte de ses parents, prend en main son propre destin, allant à l’encontre de ce que veut Germain.<o:p></o:p>
Après la guerre, il faut bien se retrouver une vie, et Germain est à Bayeux, sa ville natale.<o:p></o:p>
Je ne sais comment l’auteur arrive à faire, d’un récit somme toute banal, un moment magique. Il y a toujours un moment, dans l’histoire, où les mots soudainement de l’ampleur, où ils décollent des pages. Je n’arrive pas à expliquer comment, en décrivant une boutique, elle arrive à créer du mystère, à donner l’envie d’aller s’y promener.<o:p></o:p>
Dans chacun de ses trois tomes, il y a ce petit moment, ce petit déclic, qui fait apparaître le merveilleux entre les lignes.<o:p></o:p>
Je suis entièrement conquise à la saga des Crèvecoeur. Au milieu d’une époque connue, elle donne un sentiment d’irréalisme complet. On peut s’ancrer dans les époques, mais continuer de rêver dans un jardin suspendu, dans des cachettes surprenantes. <o:p></o:p>
Ce mélange est absolument génial, et je suis complètement sous le charme.<o:p></o:p>
Points attribués : 10/10<o:p></o:p>
Je remercie l’édition Bourdonnaye pour cette lecture merveilleuse.<o:p></o:p>